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Contribution des neurosciences à la désactivation de la mémoire traumatique

De nouvelles recherches démontrent que la mémoire traumatique d’un évènement peut en être modifiée par différents processus et permettre ainsi l’atténuation des conséquences psychotraumatiques voire même la réduction du risque de naissance d’un trouble de stress post-traumatique.

C’est l’article Les thérapies du traumatisme psychique à la lumière des neurosciences : Le traumatisme psychique au regard de la consolidation et de la reconsolidation de la mémoire écrit par Évelyne Josse et Sarah Lapcevic dans Hegel 2022/2 (N° 2), pages 91 à 98, qui fait le point sur le sujet.

« Lyadurai et ses collaborateurs ont notamment démontré que l’administration d’une tâche cognitive à forte composante visuospatiale (Tetris) induisait une perturbation de la consolidation des éléments sensoriels associés à la mémoire traumatique  »

On le savait déjà et ceci est rappelé dans l’article : « Les études prouvent que l’intensité de la détresse péri-traumatique s’avère ultérieurement corrélée à l’apparition d’un trouble psychotraumatique » (voir aussi sur ce point également les études sur la corrélation entre l’intensité du rythme cardiaque post-évènement et l’apparition des troubles psychotraumatiques)

Les auteures nous expliquent : « Cette détresse, puisque résultant d’un défaut de contrôle fronto-hyppocampique impliquant une augmentation de la réponse émotionnelle amygdalienne, s’accompagne d’une hyperactivation orthosympathique [44, 45]. L’hyperactivation orthosympathique, implique de façon conséquentielle la sursécrétion par les glandes médullo-surrénales, des hormones de stress, telles que la noradrénaline et l’adrénaline [46]. Par la libération catécholaminergique, en particulier la noradrénaline [47] et par une augmentation, sous l’effet des processus noradrénergiques, de l’activité de l’amygdale, siège présumé de la mémoire émotionnelle [48]. Cette activité neurovégétative péritraumatique concourt au renforcement de la consolidation des souvenirs traumatiques ».

Or comme le concluent les auteures, si « La conservation durable d’un souvenir émotionnel et traumatique, constitue un avantage évolutif  » pour autant, […] un « souvenir empreint d’émotions trop saillantes, […] favorise le développement et le maintien du syndrome psychotraumatique.

Ces dernières recherches en neurosciences nous apportent donc une ressource précieuse pour réduire l’incidence traumatique à long terme dans la vie de toutes les victimes d’évènements traumatiques.

Lien vers l’article : disponible à la lecture intégralement jusqu’au 27 juillet 2022 : https://www.cairn.info/revue-hegel-2022-2-page-91.htm?tap=qol9ly9hxga28&wt.mc_id=crn-tap-a-126875

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